Seigneur, que voulez-vous de moi ?  

Afin de « réussir dans la vie » sur le plan professionnel, vous avez fait des recherches, des bilans, des salons, vous avez passé de nombreuses heures à choisir école, profession, stages et employeur… Mais, tout au long de ces démarches, avez-vous considéré le but final, avez-vous pensé à votre âme et au plan de Dieu sur elle ? Avez-vous dépensé la même énergie pour réussir votre vie dans sa globalité ?

  Envisager uniquement son avenir professionnel et négliger de réfléchir à ces questions essentielles serait suicidaire pour toute âme bien née. Pour cela, il n’y a pas de QCM ou de site dédié, il n’y a qu’une seule voie : avoir un véritable désir de faire la volonté de Dieu !

  Examinons quel sera le plus court chemin.

  Tout d’abord, il faut passer le cap de l’adolescence et parvenir à l’âge adulte en travaillant sur sa formation personnelle, ensuite éloigner les ennemis de notre âme et sortir d’éventuels esclavages, enfin vouloir accomplir la volonté de Dieu en faisant une élection honnête qui, non seulement permettra de voir clair sur son avenir, mais montrera le plus sûr chemin pour parvenir au ciel.

I Devenir adulte

  Le confort extrême, la facilité matérielle, les épreuves adoucies, la perte du sens du combat, favorisent une certaine mollesse d’âme peu propre à l’acquisition de la maturité.

  Cependant rien n’est irréversible ! Il ne tient qu’à chacun de travailler ces différents points, afin de passer de l’âge de l’adolescence à l’âge adulte. En prendre conscience est déjà un grand pas.  

  De nombreuses connaissances ont été acquises depuis l’enfance ; mais ont-elles été suffisamment mûries ? Il ne suffit pas de poursuivre sa scolarité dans de bonnes écoles (pour ceux qui ont eu cette chance), il faut encore avoir vraiment assimilé sa formation. Bien souvent, l’échéance des examens a entraîné les élèves à n’apprendre que pour l’épreuve et, trop rapidement, les cours de Maths, comme les cours de doctrine sont classés et rangés. On oublie souvent qu’une mémoire non entretenue perdra très vite ses réflexes et que les connaissances acquises s’évanouiront si on ne les entretient plus. C’est donc un devoir de continuer à entraîner son jugement, son raisonnement, sa réflexion en étudiant de bons livres, en écoutant des conférences, en s’entourant de vrais amis avec lesquels on pourra converser sur de bons sujets. On assiéra ainsi ses convictions sur une véritable structure, indispensable pour comprendre, analyser et décider de ses actions. C’est le chemin de la liberté. Une solide culture doctrinale, philosophique et historique, permettra une réelle transmission ; nous ne sommes pas des déracinés, il nous faut donc apprendre d’où l’on vient pour savoir où aller !

  Les trois grands fléaux de notre société matérialiste et libérale sont la perte du sens de l’effort, du sacrifice et de la responsabilité. Il nous faut donc parvenir à les retrouver et pour cela affermir sa volonté en se donnant un emploi du temps (horaires de lever, de coucher, limitation des écrans, par exemple) et des objectifs à atteindre. On pourra aussi s’engager dans des œuvres généreuses (chorale de paroisse, formation des enfants de chœurs, engagement pour le pèlerinage…). Toute responsabilité entraîne des sacrifices qui forgeront le caractère. Elles permettront d’exercer la volonté, de sortir de soi et d’une éventuelle timidité ; elles donneront une expérience humaine toujours profitable. Ayons le sens des responsabilités qui nous prépareront à celles que Dieu nous confiera par la suite.

  Enfin, il sera capital d’acquérir des habitudes chrétiennes. L’éloignement géographique et les contraintes étudiantes ou professionnelles mettant des distances, il faudra garder sans y déroger les habitudes de piété souvent acquises à la maison : prières du matin et du soir, récita->>> >>> tion du chapelet, assistance à la messe même si l’école organise une sortie de groupe le dimanche… Ces efforts publics sont souvent difficiles mais, nombreux sont les témoignages qui montrent le rôle de l’exemple et du rayonnement des âmes fidèles.

  C’est aussi le moment de cultiver de saines amitiés, constructives. Elles aideront alors à développer les vertus de générosité et de dévouement.

II Connaître ses ennemis – Sortir des esclavages

  On sait combien les dégâts sur les âmes sont infinis et combien ont perdu leur vocation ou leur pureté par l’utilisation d’internet. Il est essentiel de l’utiliser uniquement comme un outil et jamais comme moyen de distraction. L’usage discipliné des écrans, limité à la stricte utilité sera aussi une occasion de forger sa volonté.

  Comment offrir à Dieu ou à un conjoint un corps malmené par des esclavages, un cœur taché et une âme flétrie ? Qui pourra croire en un repentir sincère ? Prenons, la décision ferme de ne pas souiller ses yeux et ses oreilles par des spectacles et des fréquentations qui scandalisent toute âme pure. La pureté nous demande aussi de ne pas jouer avec le cœur des autres, c’est si facile et cela laisse tant de blessures !

  Luttons aussi contre l’esprit d’indépendance : « Qui est comme Dieu1 ? » La tendance actuelle est de vouloir faire croire à chacun qu’il est libre de faire ce qu’il veut, comme il veut, quand il veut… Ne serait-ce pas une façon de nier notre dépendance à la toute-puissance divine ? Prenons l’habitude de respecter, avec humilité, l’autorité de ceux qui sont les représentants de Dieu sur terre.

  Aujourd’hui le « progrès » nous a amenés à vouloir « tout, tout de suite ». Prenons le contre-pied en aimant le travail bien fait, en terminant les tâches commencées, en étant fidèle à l’accomplissement du devoir d’état… C’est là la vertu des forts, de ceux qui ne céderont pas aux tentations de luxe et de plaisir. Cette somme de petites efforts accumulés  participera à la construction d’hommes et de femmes prêts pour le combat spirituel qui mènera vers Dieu.

  Dans ce monde de facilité et de plaisir, l’égoïsme est passé roi… La vie se chargera sans doute de nous aider à lutter contre ce défaut ! Qui dira la générosité de ce prêtre qui, après une nuit auprès d’un mourant, devra encore assurer sa messe tôt le matin et écouter ses paroissiens… ? Qui verra les heures de la mère de famille auprès de son enfant malade ou connaîtra le sacrifice de ce père de famille nombreuse ne pouvant profiter de son salaire mensuel, tout entier requis pour les besoins des siens ? Afin que ces épines de la vie ne soient pas trop douloureuses, il faut apprendre à être généreux de son temps, de son argent, de son sourire dans les épreuves. La noblesse de cœur, acquise tout au long des ans, donnera la maturité suffisante pour aller de l’avant et conquérir le ciel !

  Sachons regarder la réalité en face et ne pas attendre que les évènements soient nos maîtres ; il n’y a en réalité pas d’alterna->>> >>> -tive : notre devoir est de nous engager dans le combat pour le règne de Notre-Seigneur. La médiocrité, les plaisirs, la vie facile et superficielle n’offrent que des voies sans issue et l’on connaît la désolation extrême de ceux qui ont été hypnotisés par ces miroirs aux alouettes attirant leurs proies vers une mort certaine…

III Faire un choix

  Point n’est besoin de faire cette élection trop tôt (sauf vocation perçue en toute certitude et parfois très jeune), et en tous cas pas avant d’avoir véritablement compris ce que nous sommes devant Dieu, personnellement et sans « tuteur ».

  Quand nous aurons ainsi travaillé à notre propre perfectionnement et assuré notre structure en nous prenant en main, alors seulement nous serons capables de comprendre le plan de Dieu. Après avoir assimilé les germes de l’éducation reçue et pris de véritables habitudes chrétiennes, alors seulement nous aurons acquis la maturité pour comprendre l’enjeu de notre choix. Cette décision qui engagera tout notre avenir doit être faite loin du bruit et de l’agitation mais au contraire avec calme devant Dieu. On pourra ainsi apporter des réponses honnêtes et surtout bien loin du « qu’en dira-t-on », véritable ennemi des décisions essentielles.

Le meilleur moyen est alors de faire une retraite d’élection. Les retraites de saint Ignace sont reconnues universellement pour aider à parfaire cette maturité et faire un choix en connaissance de cause.

  Il ne faudra pas non plus négliger l’avis de ses parents. Ils aiment leurs enfants pour ce qu’ils sont en vérité et seront de bon conseil. N’hésitons pas à nous approcher d’un prêtre à qui nous ouvrirons notre âme en toute honnêteté ; il a l’expérience et saura nous guider.

  Ne perdons pas de vue que quelle que soit notre mission, nous devons être un exemple pour notre prochain. Ne craignons pas d’appartenir à l’élite et d’avoir de grands désirs. Si Dieu nous appelle, nous serons prêts et si nous devons créer un foyer, il nous enverra l’âme sœur qui sera sur le même diapason pour fonder un véritable foyer catholique, loin des bassesses et des petitesses !

  Enfin il faudra savoir attendre, observer comprendre… Les voies de Dieu ne sont pas les nôtres et la précipitation dans ces grandes décisions est souvent néfaste.

Prendre son temps, consulter, prier, progresser, laisser parler Dieu…

  Quelle que soit le plan de Dieu, nous sommes les maillons d’une chaîne entre ceux qui nous ont précédés et les âmes qu’Il nous confiera. Il serait bien imprudent de l’oublier, de se laisser aller au gré du vent sans réflexion en faisant une impasse sur les valeurs essentielles !

  Chacun d’entre nous est bénéficiaire du grand miracle de la foi et par-delà les siècles, nous sommes les héritiers de la civilisation chrétienne. Là sont tous les espoirs de la restauration de la France catholique ! N’hésitons pas à être généreux pour qu’elle vive et qu’elle éclaire encore le monde de son rayonnement ! Haut les cœurs !

Marguerite Marie

1 Paroles prononcées par l’archange saint Michel en chassant Lucifer du Paradis après sa révolte.