A l’école du Divin Maître

Il est une école où il n’y a pas de bancs, sauf peut-être ceux de l’église, pas de professeurs, si ce n’est le prêtre, pas de cahier, si ce n’est nos bonnes ou mauvaises pensées et œuvres, pas de notes, si ce n’est notre récompense (ou non) au Ciel, pas de cour de récréation si ce n’est le champ immense de la vie, pas de camarades si ce n’est notre prochain, pas de livres de références, si ce n’est l’Evangile.

Tu l’auras deviné, c’est l’école du Divin Maître

 

Les seuls, dans cette école, qui ont un diplôme en poche et l’assurance d’un bon travail, sont ceux qui, comme les saints, travaillent à se réformer, à s’oublier sans cesse, à deviner avec délicatesse le besoin des autres, à vivre profondément de l’Evangile, à présenter tous leurs besoins et la misère humaine dans ses tréfonds et ses grandes peines, au Bon Sauveur. Là pas de risque de se tromper d’orientation, avec la Sainte Vierge, notre sainte maîtresse qui nous accompagne sur le chemin,

A l’école du Divin Maître

 La littérature est apparemment sans logique puisqu’il est dit « Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés », « Bienheureux les pauvres en esprit car le Royaume des Cieux leur appartient », « Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice car grande sera leur récompense dans les Cieux », et ainsi pour tout le sermon sur la montagne avec ses béatitudes.

Quant aux mathématiques, il semblerait qu’elles fussent réduites souvent aux nombres 7 ou 12…

Les lois de la physique sont mises à mal avec la marche de Notre Seigneur et de saint Pierre sur les eaux, et les poissons pêchés contre toute attente dans des zones inconnues.

A l’école du Divin Maître

 

La géographie est quelque peu malmenée puisque les collines sont priées de s’abaisser, les vallées de se combler et les chemins tortueux de se redresser…

De même en Histoire puisqu’il nous est rappelé que pour Dieu, mille ans sont comme un jour, et qu’Il voit en un instant toutes les époques à la fois.

Enfin, aucun effort d’apprentissage des langues étrangères, qui après être tout à coup apparues avec une histoire de Tour de Babel, sont comprises sans effort un jour de grand vent…

A l’école du Divin Maître

 

Pour ce qui est des études supérieures, l’économie est apparemment sans fondement moral puisque l’intendant infidèle y est loué, la loi salariale défie toute logique, le salaire étant le même pour une heure ou une journée du travail.

Enfin le droit et la politique font état d’un royaume sans pouvoir visible, sans armée, sans défense où les brebis seront au milieu des loups et les serviteurs persécutés et tués.                  >>>   >>> Et pour conclure, il n’est nul besoin de briguer les premières places, puisque les premiers seront les  derniers et les derniers, les premiers.

A l’école du Divin Maître

 

Pourtant, un petit enfant qui vit de cette école-là, est bien plus savant que celui qui aura fait de longues études, comme le dit le saint Curé d’Ars à un pénitent.

Pas de besoin de tricher, notre ange gardien nous souffle toujours à l’oreille la bonne réponse, mais souvent, nous ne l’écoutons pas.

Chaque matin, ouvrons notre Evangile et méditons avec simplicité ces lignes si belles que nous connaissons, hélas superficiellement, alors qu’elles demandent un vécu profond et une réelle « incarnation » dans toutes nos actions. La réponse est toujours là quand nous hésitons sur la conduite à tenir et pour nous aider à voir plus haut.

Puissions-nous jusqu’au bout, mettre en œuvre, bien réellement tout ce que nous apprenons,

A l’école du Divin Maître.

                  Jeanne de Thuringe