La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Notre citation pour novembre et décembre :  

« “Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons « “

Saint Augustin

Le texte de cette passacaille (danse ancienne), quelque peu désespéré, est mis en relief par l’accompagnement cadencé des instruments. Le propos du compositeur semble vouloir étourdir le danseur comme s’il souhaitait lui faire oublier le tragique de l’existence… Car Landi n’évoque ici aucune perspective de Salut. Néanmoins ce texte peut être médité comme un avant – propos à une réflexion chrétienne sur notre vie.

La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Attribuée à Stefano Landi

Oh come t’inganni

se pensi che gl’anni

non han da finire,

bisogna morire. (3)

Oh, comme tu te leurres

si tu penses que les années

ne doivent pas finir ;

il faut mourir.

 

 È un sogno la vita

che par sì gradita,

è breve gioire,

bisogna morire

Non val medicina,

non giova la china,

non si può guarire,

bisogna morire (3)

La vie est un rêve

qui semble si doux,

c’est court de se réjouir ;

il faut mourir.

À rien ne sert la médecine,

inutile est la quinine,

on ne peut pas guérir ;

il faut mourir.

 

Non vaglion sberate,

minarie, bravate

che caglia l’ardire,

bisogna morire.

Dottrina che giova,

parola non trova

Che plachi l’ardire,

bisogna morire (3)

Rien ne valent regrets,

bravades, menaces,

Se fige l’audace ;

il faut mourir.

Doctrine apprise

ne trouve pas le mot

qui apaise nos peurs ;

il faut mourir.

 

Non si trova modo

di scoglier ‘sto nodo,

non val il fuggire,

bisogna morire.

Commun’è statuto,

non vale l’astuto

‘sto colpo schermire,

bisogna morire. (3)

Il n’y a pas moyen

de défaire ce nœud,

Ne vaut pas la peine de fuir,

il faut mourir.

Commun est le sort,

L’astuce ne sert pas à

se prémunir de ce coup,

il faut mourir.

 

La morte crudele

a tutti è infedele,

ognuno svergogna,

morire bisogna.

È pur o pazzia

o gran frenesia,

par dirsi menzogna,

morire bisogna.(3)

La mort cruelle

à tous est infidèle,

Honte à chacun ;

Mourir, il le faut.

C’est aussi de la folie

ou une grande frénésie

de se dire des fariboles ;

Mourir, il le faut (3)

 

Si more cantando,

si more sonando

la Cetra, o Sampogna,

morire bisogna.

Si muore danzando,

bevendo, mangiando ;

con quella carogna

morire bisogna (3)

On meurt en chantant,

on meurt en jouant

la Cithare, ou Cornemuse ;

Mourir, il le faut.

On meurt en dansant,

en buvant, en mangeant ;

avec cette misérable chair

Mourir, il le faut (3).

 

I Giovani, i putti

e gl’Huomini tutti

s’hann’a incenerire,

bisogna morire.

I sani, gl’infermi,

i bravi, gl’inermi

tutt’hann’a finire,

bisogna morire

 

Les Jeunes, les enfants

et tous les hommes,

Doivent retomber en poussières,

il faut mourir.

Les sains, les infirmes,

les bons, les faibles

tous doivent finir ;

il faut mourir.

 

E quando che meno

ti pensi, nel seno

ti vien a finire,

bisogna morire.

Se tu non vi pensi

hai persi li sensi,

sei morto e puoi dire :

bisogna morire ….

Et lorsque tu y penses

Le moins, en ton âme

tu viens à finir,

il faut mourir.

Si tu n’y penses pas,

tu as perdu la raison,

tu es mort et tu peux dire :

il faut mourir.