Ecolo avant l’heure

Il est amusant de remarquer que nombre de saints et de religieux ont été des écolos avant l’heure. Et comment s’en étonner, quand on se souvient des préceptes du Créateur dans la Genèse qui créa la Terre et l’univers, et tout ce qui les compose, afin que la vie de l’homme soit harmonieuse au paradis terrestre, et qu’il puisse soumettre la Création dans le respect des lois divines. « Croissez et multipliez. »

N’est-ce pas ce que se sont acharnés à faire tous ces moines bénédictins qui ont façonné le paysage français pendant des siècles en défrichant de vastes zones et en les transformant en terres cultivables pour les paysans des environs ? Ils ne se posaient pas la question de savoir s’ils respectaient l’environnement, car ils savaient qu’ils participaient à faire fructifier un bien que le Bon Dieu leur avait donné. Il n’était pas question de décroissance à l’époque, ni de respect de la forêt primaire, car c’était une question de survie alimentaire pour les populations environnantes.

Nous avons également les exemples de tous ces saints ermites qui, dans leur lieu d’ermitage, étaient soutenus au jour le jour par un animal familier : une biche pour saint Gilles, un chien pour saint Roch, ou le chien gris de Don Bosco, qui leur était providentiellement envoyé pour leur procurer le ravitaillement ou les soins et la protection que leur dénuement volontaire ne pouvait leur fournir. Dieu se servait de ces animaux pour soutenir ces saints qui lui avaient tout abandonné. On voit bien ici l’étroite connivence entre les créatures et leur Créateur, ainsi que le soin paternel que le Bon Dieu prodigue aux âmes qui lui sont consacrées. Il leur fournit à la fois des biens spirituels, mais également les moyens naturels de poursuivre leur vie d’adoration. Pourquoi ? Parce que tout lui a été abandonné.

Pas de planification, ni de sommet sur le climat, ni même de météorologie là-dedans. Ces hommes ne prévoyaient rien, mais ils avaient ce qu’il leur fallait, pour peu (!) qu’ils vivent dans l’amour du Bon Dieu. C’est également le cas des communautés qui, encore aujourd’hui, ne vivent que des largesses des donateurs, et ne se nourrissent que grâce à leur générosité.

Que dire encore de la relation qu’un saint François d’Assise avait avec la Nature ! Elle ferait pâlir de jalousie nos Verts modernes. Cette intimité fraternelle avec Dame Nature, Frère Soleil, Frère Loup ou ces oiseaux pour lesquels il prêchait, est vraiment surprenante. C’est un reflet de ce qui pouvait se passer au Paradis terrestre avant le péché originel.

 

 

Alors, « l’écologie chrétienne » a toujours existé, mais avec une dimension bien supérieure aux pauvres vues humaines qui président ce retour à la Nature, actuel. Ses fondements datent des premiers jours de l’Homme, du temps de sa dilection et de l’osmose entre la Création et Adam et Eve au Paradis terrestre. Elle est toujours un corollaire de la relation d’amour qui existe entre Dieu et les hommes, pour peu qu’ils se soumettent à ses commandements, véritable mode d’emploi de la Création, et qu’ils lui abandonnent leurs intérêts matériels.

Ce n’est pas en voulant tout contrôler et se mettre à la place du Créateur que l’homme moderne va retrouver cette innocence et cette juvénilité de la Nature,  ainsi que l’harmonie perdue du Paradis terrestre, qu’il recherche toujours avec tant de nostalgie.