Première station du Chemin de Croix

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

  Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

 

Avant de commencer cette méditation, je veux me mettre en votre présence, ô mon Dieu ! Je crois que vous êtes là, tout près de moi, et que vous voulez parler à mon cœur. Je vous adore, présent dans le tabernacle, et je veux m’unir à tous les Saints Sacrifices de la messe célébrés dans le monde, afin d’en recueillir les fruits, c’est-à-dire les grâces pour arriver un jour au Ciel près de vous.

 

Première station : Jésus est condamné à mort

Composition de lieu

Jésus est devant Pilate, épuisé par une nuit d’agonie, blessé dans son corps et dans son âme par la méchanceté des Juifs qui l’ont emprisonné et interrogé toute la nuit. Le voilà revêtu d’un manteau pourpre, la marque des fous, et coiffé d’une horrible couronne d’épines. « Voici l’homme, » dit le gouverneur !

 

Corps de la méditation

Pauvre Pilate ! Il a bien vu que Jésus est innocent ! Il ne comprend pas la haine des Juifs pour cet homme, et cherche à le sauver à plusieurs reprises. Son épouse elle-même lui fait dire : « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste, car j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. » Matthieu (XXVII-19). Mais à l’extérieur du prétoire, une clameur monte : elle réclame votre mort, ô mon doux Sauveur ! Et Pilate prend peur : « Si tu le délivres, tu n’es point ami de César ! » Jean (XIX-12)

Pilate, que vous avez voulu toucher par votre grâce, et qui préfère se laver les mains sans écouter la réponse à la question qu’il vous a posée : « Qu’est-ce que la Vérité ? » Pourtant, quelle douceur dans >>> >>> vos paroles et votre regard quand vous lui expliquez que votre royaume n’est pas de ce monde, quelle tendresse vous anime, malgré la  souffrance immense que vous ressentez, en entendant la foule qui vocifère : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Votre peuple ! Celui-là même qui vous a acclamé dimanche dernier et s’apprêtait à vous couronner !

Comme je veux la connaître, cette vérité que vous êtes venue nous révéler, et qui nous a valu le rachat par la Croix ! Comme vous nous aimez ! C’est cela le secret de votre venue parmi nous, et de votre mort inique : votre amour infini pour la pauvre créature que je suis ! Oui, pour moi, rien que pour moi. Et vous m’avez montré comment vous aimer en retour.  Je sais bien ce que j’aurais fait à votre place ! J’aurais clamé haut et fort mon innocence, rendu insulte pour insulte,  et répondu par un coup de poing, ou des hurlements, à la gifle reçue…

Colloque

O mon Jésus, injustement condamné à cause de mes fautes, laissez-moi vous redire combien je regrette tout le mal que je vous ai fait ! Je veux réparer pour mes lâchetés et mes manquements, pour toutes ces fois où je cherche à me justifier avec plus ou moins de raison. Je vous remercie de vous laisser ainsi condamner, pour m’épargner la condamnation éternelle, qui me priverait de vous pour toujours. Non, votre sang n’aura pas coulé en vain, je vais m’attacher aux pas de Marie sur la route du Calvaire, et avec elle je trouverai la Vérité et la Vie !

Germaine Thionville