Celui qui omet d’agir quand son activité personnelle suffit, et attend plutôt une aide de Dieu, agit stupidement et tente Dieu. En effet, il appartient à la bonté divine de pourvoir aux êtres non en faisant toutes choses directement, mais en disposant les autres êtres à leurs propres actions. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que Dieu subvienne là où l’on omet une action personnelle qui suffirait ; mais nous n’avons pas, au-delà de notre capacité d’agir, celle d’assurer le succès de nos actions dans l’atteinte de leur but, à cause des obstacles qui peuvent se produire. Aussi ce succès relève-t-il de la disposition de la divine Providence.
C’est pourquoi le Seigneur nous commande de n’être pas préoccupés de ce qui appartient à Dieu, à savoir le résultat de nos actions. Mais il ne nous a pas défendu de nous occuper de ce qui nous appartient, à savoir notre propre travail…
Saint Thomas d’Aquin