Comment devenir « compagnons d’éternité » ?

 

« En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur. Mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité » écrit Léon XIII. Aimer, c’est se donner, aimer, c’est s’oublier. Saint Paul avertit les époux que le modèle de l’amour conjugal, comme de toute vie chrétienne, demeure le Christ crucifié. Si tant de foyers sont détruits, n’est-ce pas qu’il a manqué, à la base de leur amour, l’esprit de sacrifice ? L’enchantement des premiers élans passe vite. L’existence quotidienne, un instant transfigurée et idéalisée par l’amour, reprend bientôt son cours terne et monotone. Les traits de caractère s’accusent. Les défauts s’accentuent. Le mariage devient un « joug à deux » : conjugium. Si le Christ n’est pas dans l’âme des époux pour les exercer à la patience, à la douceur, au sourire de la charité, au support mutuel, la première fusion des cœurs menace de finir en solitude à deux. Il faut que le Christ eucharistique visite souvent le foyer pour maintenir l’union dans une prière commune. Quand on s’aime dans le Christ, rien ne peut détruire un amour plus fort que la mort. Car l’amour est dans l’âme et l’âme ne meurt pas. Après la mort, les époux se retrouvent à jamais unis en Dieu, « compagnons d’éternité ».

Père M. M Philippon