- Alès (France, Gard)
De février à juin dernier, en vue de la construction de nouvelles habitations, l’Inrap a mené des fouilles préventives sur le versant de la colline de l’Ermitage dominant Alès. Ces recherches n’ont pas été vaines puisqu’elles ont permis de déceler une occupation dense et continue du site entre le IIe et le VIe siècle. Mais la découverte la plus importante est celle d’une mosaïque polychrome de 4,50 m sur 3,80 m, remarquablement bien conservée. On y discerne encore nettement des traces de peinture, ce qui est exceptionnel : alternant les tesselles blanches, noires, jaunes et rouges, cette œuvre semble orner la salle d’apparat d’un bâtiment de 750 m2 : vaste « domus » d’une riche famille romaine ou bâtiment public ou religieux, la question reste entière pour le moment ! Quoi qu’il en soit, la présence d’une couleur rouge très particulière – probablement le luxueux rouge cinabre ou pompéien – semblerait dater la mosaïque du Ier siècle avant Jésus-Christ. En 2008, le même site avait révélé la présence de la plus grande mosaïque de France datant de Jules César ; un nouvel espace d’exposition sera donc prochainement aménagé à Alès pour accueillir ces œuvres inestimables.
- Alexandrie (Egypte)
En 1995, des chercheurs du Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS) découvraient les restes sous-marins du monumental Phare d’Alexandrie. Construit sur la pointe de l’île de Pharos (nom d’où est issu le mot « phare »), le Phare d’Alexandrie, construit dès 297 avant Jésus-Christ. sur les ordres de Ptolémée Ier, fait partie des sept merveilles du monde (il sera achevé une quinzaine d’années plus tard). Sa hauteur est estimée à plus de 130 mètres et il constitue le premier exemple de grand phare monumental. Trente ans plus tard, en juillet 2025, 22 des plus gros blocs ont été sortis de l’eau en vue de réaliser une reconstitution 3D du monument ; parmi ces morceaux, on trouve les linteaux et les jambages de la gigantesque porte (70-80 tonnes chacun), ainsi qu’un pilier de style égyptien et une porte de technique grecque. Cette initiative prend place dans le projet Pharos mis en place par le CNRS sous l’autorité du ministère du tourisme et des antiquités égyptiennes ; les blocs seront analysés et scannés par une équipe d’ingénieurs bénévoles de la Fondation Dassault Systèmes. Depuis dix ans, plus de cent fragments architecturaux avaient déjà été numérisés sous l’eau. Les données historiques et techniques seront étudiées en parallèle afin d’obtenir une connaissance la plus complète possible du phare, de son apparence et de sa fonction depuis le IVe siècle jusqu’à son déclin au XIVe siècle (un tremblement de terre particulièrement violent l’a rendu inutilisable en 1303 ou 1323, ce qui explique son démantèlement au XVe siècle).
- Carnac (France, Morbihan)
Le 12 juillet dernier, les mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour la première fois en Bretagne. Cet événement est l’aboutissement de plusieurs années de préparation, notamment avec la création de l’association « Paysages de mégalithes de Carnac et du Sud Morbihan ». L’inscription concerne plus de 550 sites (pour un total d’environ 3 000 monolithes) répartis sur 27 communes du département, dont 179 sur la seule commune de Carnac ! Il s’agit donc du plus grand ensemble mégalithique du monde, devenu un véritable symbole du Morbihan qui >>> >>> y voit défiler de nombreux visiteurs. Les recherches des archéologues permettent de dater ces mégalithes de 4800 à 3500 avant J.-C., c’est-à-dire de la période néolithique (âge de la pierre polie).
- Peñico (Pérou)
Après huit ans de fouilles et de restaurations, la cité de Peñico, à 182 kilomètres au nord de Lima, a enfin été ouverte au public. Les recherches ont permis de mettre au jour les vestiges de 18 structures, parmi lesquelles des temples cérémoniels, des complexes résidentiels, mais aussi une place centrale circulaire. Au sein d’un vaste bâtiment, on trouve une importante salle cérémoniale ornée de bas-reliefs sculptés dont les plus frappants sont les représentations des « pututus » ; sorte de trompe en coquillage, le pututu – ou pututo – était utilisé pour communiquer sur de longues distances, permettant d’annoncer les réunions ou événements importants de la cité. D’après les spécialistes, Peñico aurait été construite entre 1800 et 1500 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire dans la continuité de la civilisation Caral (3000 – 1800 av. Jésus-Christ), disparue en raison d’un violent changement climatique. L’étude de la cité de Peñico va donc permettre une meilleure compréhension de la transition entre la plus ancienne civilisation des Amériques (Caral) et les civilisations andines postérieures. Important carrefour commercial entre la côte pacifique (ressources marines), la cordillère des Andes (minéraux) et la région amazonienne (produits forestiers), la cité de Peñico jouait un rôle stratégique majeur.