Que se passe-t-il aujourd’hui chez nos jeunes ? Ils ont peur de s’engager aussi bien dans les liens du mariage que vers la vie religieuse. Certains manquent de structure, de colonne vertébrale ; un rien les fait chanceler, les ébranle et les sentiments prennent bien souvent le dessus sur la raison. Il suffit que l’ambiance soit bonne et ils sont conquis sans chercher à savoir ce qui se cache derrière le « vernis » de leurs nouveaux amis ! Ils sont instables et papillonnent d’une activité à l’autre sans parvenir à se poser.
Comment faire de notre jeunesse des hommes et des femmes solides, fiers de rayonner de leur foi et de leurs convictions, sachant d’où ils viennent et où ils vont ?
L’éducation est une œuvre d’autorité.
Par leur exemple les parents élèvent ou abaissent le niveau moral et religieux de leur famille. Ils entraînent leurs enfants soit vers le vrai et le bien soit vers le faux et le mal. C’est ainsi qu’ils donnent à l’éducation son caractère décisif et définitif. L’autorité qui entraîne, qui donne l’équilibre et met l’harmonie dans la famille.
N’ayons pas peur de notre rôle de parents !
Dieu a voulu que l’homme soit chef de famille ; certaines mères oublieraient facilement cette hiérarchie ; certains pères se passeraient volontiers de cette responsabilité or cette vocation leur vient d’en haut et s’ils la fuient, ils sèment le désordre et risquent de récolter des catastrophes. Les garçons doivent donc apprendre dès le plus jeune âge le rôle qui sera le leur et les filles s’entraîner à se soumettre à l’autorité. Ces considérations peuvent paraître à des années-lumière des théories actuelles et pourtant c’est bien un des secrets du bonheur.
N’ayons pas peur d’être fermes et de tenir à nos principes ; les enfants ont besoin de se tenir au « garde-fou » que les parents représentent. De plus, on ne respecte pas un père qu’on peut « mener par le bout du nez » : plus un père cède, plus il est méprisé ! Avec tact et soutenu par son épouse le père saura affirmer son autorité sans pour autant être un tyran.
Soyons cohérents avec nous-mêmes.
Quand le bon exemple n’est pas donné, l’éducation est très vite défectueuse. Les causes invoquées sont nombreuses : les passions qui se sont déchaînées, la société corrompue, la crise de l’Eglise… mais sachons reconnaître que généralement la famille porte sa responsabilité.
Les parents sauront montrer l’exemple car on ne prend jamais assez conscience des conséquences de nos actes et de nos dires. Les enfants observent et retiennent tout ; ils savent ensuite tirer leurs conclusions.
Comment exiger que notre fils ne passe pas tout son week-end sur son ordinateur si son père y passe toutes ses soirées et que sa mère passe ses temps libres sur « pinterest » ?
Que pourrons-nous répondre à notre enfant qui ne comprend pas pourquoi nous exigeons de lui une vie morale irréprochable alors que nous avons reçu chez nous pour une nuit oncle K avec sa « copine » ?
Pourquoi sommes-nous déçus quand nos enfants partent en vacances sans penser à la Messe du dimanche si nous les avons envoyés faire des baby-sittings ou des vendanges sans nous préoccuper de savoir s’ils auraient la possibilité d’aller à la Messe qui est celle de nos convictions profondes ?
Comment leur inculquerons-nous la piété filiale si nous reprochons à leur grand-père dès qu’il a le dos tourné, sa façon de manger ou de s’endormir dans son fauteuil au beau milieu du salon ?
Si nous ne l’avons pas déjà fait, ne tardons pas à établir à deux un plan d’éducation ; mettons en commun nos idées sur les objectifs que nous voudrions atteindre pour notre famille. Bien sûr, tout est à adapter au fur et à mesure mais la ligne de conduite est tracée.
Analysons-la régulièrement et redressons les mauvais plis ensembles.
L’enfant a besoin d’exemples positivement bons, éclatants de foi, de vérité et de soumission à la loi de Dieu. L’indifférence, la tiédeur des parents conduisent presque toujours les enfants de Charybde en Scylla. L’autorité qui réussit, c’est l’autorité qui entraîne en donnant l’exemple. N’hésitez pas à entreprendre des belles choses avec vos adolescents : excursion dans la montagne, rénovation d’un bâtiment, journée de services dans une école ou pour aider une personne dans le besoin… Tout cela laissera un souvenir indélébile dans les cœurs !
Votre vie est la meilleure des leçons : la parole indique ce que vous pensez mais l’exemple en est l’application pratique et vos enfants s’en souviendront.
Il ne suffit pas de dire : prie, communie, confesse-toi, fais une retraite ; il faut que l’enfant voit son père prier, communier, se confesser et faire une retraite. Là alors il entendra ce que vous dîtes. Aidons-les à s’engager, à être généreux pour qu’ils apprennent à donner d’eux-mêmes : ces œuvres méritoires formeront le cœur et la volonté.
Chassons de nos conversations familiales ces sujets qui découragent ou attristent l’âme et le cœur. Où nos enfants trouveront-ils l’enthousiasme pour entreprendre de grandes choses s’ils n’entendent que catastrophes et prévisions les plus noires? Insufflons-leur plutôt l’espérance et la confiance en Dieu!
Aidons nos enfants à trouver leur identité et à en être fiers !
Le monde moderne a fait écrouler les repères :
– les attaches géographiques n’existent plus : les obligations professionnelles ne sont pas propices à donner des racines. Les enfants ne savent même plus où sont inhumés leurs ancêtres.
– la destruction de ce qu’on appelle pudiquement « la famille traditionnelle » empêche la jeune génération de connaître l’histoire de leur famille. Qui bientôt pourra tenir son arbre généalogique ?
– Et maintenant on leur propose même des QCM pour découvrir s’ils sont davantage « homme » ou davantage « femme »…
Tout participe au fait que notre jeunesse recherche – parfois passionnément – son identité perdue… Qui suis-je ? D’où je viens ? Qui étaient mes ancêtres ? (Y a-t-il eu des héros, des saints, une grand-mère, veuve de guerre qui s’est sanctifiée en élevant seule ses enfants ? Un grand-père hors du commun ? Quel a été leur combat ? )
Être fier de son passé et le connaître donne à chacun la possibilité d’être le véritable maillon d’une chaîne et de transmettre à son tour. Voilà le rôle qu’il faut confier à nos enfants en leur montrant leur responsabilité par rapport à leur descendance.
Ils ont besoin de savoir pourquoi ils sont sur terre. Non pas pour jouir de la vie autant qu’ils le peuvent, non pas pour être riches ou avoir une belle situation et une belle voiture. Ils ont besoin d’un objectif ambitieux qui s’appuie sur du solide et regarde vers le ciel.
N’hésitons pas à parler avec eux ; si le contact est difficile au début profitons de la lecture commune d’un article, demandons-leur ce qu’ils lisent. N’ayons pas peur : notre bon sens et notre expérience seront nos meilleurs atouts.
Nos jeunes ont besoin de sentir l’affection et l’attention de leurs parents ; c’est pourquoi il est important que régulièrement ces derniers fassent le point sur chacun d’eux pour affiner leur regard et ajuster leur comportement. Des parents unis sont tellement plus forts à deux, en ayant confronté leurs points de vue et leurs analyses.
Vos enfants ont besoin de vous ; ne croyez pas que votre devoir est terminé quand vous les avez nourris, habillés et mis dans de bonnes écoles. Il faut qu’ils sentent la présence d’un cœur attentif pour les aimer et d’une autorité qui montre l’exemple, qui veille et entraîne pour leur montrer le chemin. N’hésitez pas à tracer ce sillon lumineux qui infuse la vertu dans les âmes et qui fera la France de demain.
Marguerite-Marie