Dans sa parfaite sagesse, Dieu a instruit les hommes de ses voies d’une manière progressive et de différentes manières. Il leur a également fait connaître ses lois qui les aident à cheminer sur les sentiers qui mènent à Lui sans s’égarer et sans risquer de l’offenser. Selon l’incitation du psalmiste, l’humanité doit aimer ces commandements qui émanent des profondeurs de Dieu, qui lui apprennent à vivre des mœurs divines et lui donnent l’espérance de parvenir aux célestes félicités.
Il faut cependant reconnaître que la fidélité pour les observer toujours comme ils ont été donnés peut requérir des hommes de grands sacrifices et exiger une vertu proportionnée. Bien souvent, l’alternative qui se présentait devant les chrétiens a pris une dimension radicale : ou l’héroïsme ou le péché. Quelle force d’âme il faut alors pour ne pas vaciller et se laisser emporter par la facilité !
En ces instants difficiles, la tentation présente devant les yeux de ceux sur lesquels elle s’abat, le cortège de toutes les avanies qui lui seront réservées si elle choisit le parti de la vertu. Et, par ailleurs, elle s’efforce de réduire à presque rien le péché qu’on commettrait à choisir le parti du monde. L’étouffement de la conscience par de faux raisonnements est le plus grand mal qui puisse survenir.
Parmi eux, il existe celui du “conséquentialisme”. A la vue des maux vrais ou supposés que l’on redoute de voir fondre sur soi, la nature se révolte et proclame qu’il est impossible que Dieu puisse exiger de tels sacrifices. Et, si c’est impossible, cela signifie qu’on ne peut être tenu d’embrasser un parti qui est si contraignant et qui risque de bouleverser si profondément notre existence. Mais, en réalité, il est faux que Dieu ne puisse pas exiger de nous de très grands sacrifices. Toute l’Histoire Sainte nous montre le contraire. Dieu ne veut que notre bien et nul ne sait mieux que Lui dans quelles circonstances Il nous place pour nous faciliter le cheminement vers le Ciel. Nous ne sommes, de plus, jamais tentés au-delà de nos forces et la grâce nous est infailliblement donnée pour accomplir les choix vertueux que nous devons faire.
Voyons par exemple, comment le Catholicisme a défendu l’indissolubilité du mariage.
Lothaire II, roi de Lotharingie de 855 à 869, voulut obtenir du Pape Nicolas Ier la reconnaissance de la nullité de son mariage afin de pouvoir épouser sa maîtresse Waldrade. Sur le ferme refus du pontife romain, le roi, furieux, fit le siège de Rome. En vain. Le Pape ne céda pas et Lothaire dut se retirer vaincu.
Encore plus saisissant est le cas de saint Thomas More, chancelier du royaume d’Angleterre, qui s’opposa au divorce du roi Henry VIII pour épouser Anne Boleyn et qui paya de sa vie sa détermination. En cela, il ne faisait qu’imiter l’attitude de l’Eglise de Rome qui préféra perdre le royaume d’Angleterre en 1527 plutôt que de trahir la loi divine et de salir l’honneur de la femme légitime d’Henry VIII, Catherine d’Aragon.
Ces dignes émules de saint Jean-Baptiste n’hésitent pas à perdre leur vie ou un royaume pour la fidélité à un principe.
Plutôt mourir que de commettre un péché. Telle est la seule devise possible. A violer la loi divine pour éviter des épreuves, nous nous plaçons dans un danger plus grand, celui de perdre nos âmes.
Il faut en être très convaincu aujourd’hui où la pression anti-catholique et opposée à la loi naturelle ne cesse de croître. C’est la demande que nous faisons à la très sainte Vierge Marie pour tous les foyers ardents que nous confions à son Cœur Douloureux et Immaculé.
Père Joseph