Témoignage

J’avais repris le travail neuf mois après la naissance de notre fille parce que nous souhaitions acheter une maison pour quitter notre petit appartement. Un deuxième enfant, un congé parental: me voila plongée dans le quotidien d’une mère au foyer! Au fil des semaines, toutes mes appréhensions se sont envolées: c’est bien là ma place!

                J’aimais mon travail pour lequel j’avais fait des études, l’ambiance y était bonne, mais après la naissance de notre aînée, une partie de moi-même n’était plus à mon bureau. De plus, le rythme était devenu trop rapide: quitter le travail à 18h30, passer chez l’assistante maternelle récupérer notre minette, rentrer vers 19h à la maison où mon mari, à peine arrivé était déjà en train de préparer le dîner et le déjeuner du lendemain, puis commencer le rituel « bain, dîner, coucher » avant de nous retrouver tous les deux à table à notre tour. Comme l’impression d’avoir deux journées en une chacun. C’était faisable mais tout était chronométré pour que notre fille ne se couche pas trop tard! Oui, c’était faisable, mais maintenant, quand mon mari rentre, le dîner est prêt, les filles sont prêtes à aller au lit. Le rituel du coucher n’est plus une corvée mais plutôt un bon moment de retrouvailles avec papa. Papa qui, en rentrant avec ses soucis professionnels, n’a plus à ajouter les soucis logistiques de la maison. Pour lui, la maison redevient un havre de paix. Les questions administratives et l’intendance sont gérées, les repas sont prêts (et j’ai parfois eu le temps de faire un repas qui sort de l’ordinaire). Je suis plus disponible pour l’écouter me raconter sa journée de travail et il est content de savoir comment s’est passée la mienne. Finalement, j’ai des choses à lui raconter et suis bien loin de m’ennuyer!

                J’appréhendais le manque de stimulation intellectuelle. Finalement, en m’organisant bien, je peux trouver le temps de lire pendant la sieste des petits ou d’écouter une conférence pendant le repassage ou la cuisine. Participer à un cercle MCF me permet aussi de continuer à me former intellectuellement et spirituellement et d’entretenir des amitiés solides! Les amitiés sont importantes: je redoutais un peu la perte de « vie sociale ». Finalement, celle-ci est apportée entre autre par l’école et, quand on est mère au foyer, on peut discuter en déposant ses enfants ou s’organiser pour un café, une promenade au parc avec les plus petits, un atelier couture ou autre. On peut aussi participer à la vie de l’école ou de la paroisse…

                 Evidemment, cela fait un salaire en moins, il faut que nous fassions plus attention, mais merci mon Dieu de nous avoir permis d’avoir la possibilité de vivre sur un seul salaire! C’est vraiment une chance à l’heure actuelle! Un salaire en moins, mais plus d’équilibre au sein du foyer, plus de temps pour se retrouver à deux le soir et le week-end, plus de temps pour les enfants, pour les voir grandir et les faire grandir. J’aurai été désolée de m’apercevoir un jour que le temps était passé trop vite et qu’ils avaient grandi sans moi !

                Naturellement, il y a des journées plus difficiles, mais c’est le cas dans toutes les situations, quel que soit le travail!

Avoir travaillé après la naissance de notre aînée m’a fait réaliser beaucoup de choses et me permet de n’avoir aucun regret aujourd’hui en étant convaincue  que je fais le bon choix de me mettre à temps complet au service de ma famille.