Un jour nous verrons comment Dieu était attentif pour nous, anxieux comme une mère ayant peur de perdre son enfant ; nous verrons comment un péché mortel est un vrai drame mettant les anges en émoi, les saints en prière, la Vierge dans l’angoisse… Ce sont des choses auxquelles nous n’osons pas croire… Elles nous paraissent trop grandes et elles sont si vraies pourtant. Nous sommes enveloppés dans un océan de bonté sainte. N’y a-t- il pas de la joie dans le ciel quand nous nous repentons ? Là-haut le chrétien saura ce que Dieu faisait pour lui, les stratagèmes auxquels il avait recours pour l’empêcher de se perdre, les appels incessants qu’il adressait, les refus qu’il essuyait. Il verra l’intervention d’âmes qu’il ignorait et qui se sacrifiaient pour lui. Il se sentira solidaire d’une foule d’élus qui auront travaillé à son salut. D’adorables mystères de piété céleste seront dévoilés. L’âme étonnée les découvrira partout : dans les prêtres qu’elle frôlait sans les comprendre, dans les hosties qu’elle recevait sans les goûter, dans les messes, dans les sermons, dans les absolutions… Il découvrira toutes ces merveilles où Dieu se cachait, où Il nous cherchait inlassablement ! Alors ce sera l’extase, l’enivrement de l’esprit ! Extase d’autant plus grande qu’elle sera décuplée par la présence de nos bien-aimés retrouvés au ciel et associés éternellement à notre bonheur ! Voilà la fête qui nous attend Là-haut ! Fête que Dieu nous a préparé en retour de quelques pauvres prières et sacrifices que nous donnons ici-bas dans ce tout petit temps que dure la vie humaine.
Abbé P. Marc – Le don de vous-même