L’historien catholique qui se prend à réfléchir en essayant de comprendre l’économie du Bon Dieu à travers l’Histoire, peut être pris de vertige !
Tout d’abord, l’idée que toute action de l’Histoire de l’Homme a des conséquences innombrables au point de vue politique, économique, spirituel, sur des millions de vies, laisse perplexe !
Si tel chef d’Etat n’avait pas réagi ainsi, le cours de l’Histoire en aurait été changé.
Si telle décision avait été prise, cette guerre aurait été évitée.
Si l’ascension de tel tyran avait été freinée, combien de vies auraient été sauvées…
Cela a d’ailleurs été le thème de maintes dystopies plus ou moins réussies. En effet, avec notre intelligence humaine très limitée, nous ne mesurons qu’après coup, quelles catastrophes auraient pu être évitées, quel apostolat aurait pu être réalisé, quel bien aurait pu être fait. Quel dommage !
Notre vertige est d’autant plus grand quand on réalise que le Bon Dieu a permis cela, qu’Il n’est pas intervenu, que le Mal n’a pas été endigué, comme nous l’aurions souhaité.
C’est le mystère de la grande économie du Salut, et nous sommes tout à fait incapables de le concevoir, mais Dieu, dans sa toute-puissance, a tout entièrement organisé : nous savons, par les vertus de Foi et d’Espérance, que la volonté divine a permis que tout se passe ainsi, que si le scandale de la Croix paraît se renouveler fréquemment par le triomphe apparent des malfaisants sur cette terre, cependant Dieu vaincra le monde !
Tout compte pour le bonheur éternel de l’Homme, et c’est grâce à la souffrance des bons et aux mérites de la Croix que le triomphe du Bien est assuré.
C’est cela qui fait la fierté et la stabilité de nos convictions !
Nous savons en tant que catholiques que tout concourt à la victoire du Bien, que cette victoire nous a été promise par notre Créateur et parachevée par Lui sur la croix, et que rien ne sert « à rien ».