Le totalitarisme est là, en France, en Europe et dans le monde. Nous n’en avons pas encore assez pris conscience car nous bénéficions de quelques bulles de liberté-surveillée comme nos chapelles et nos écoles. Mais, dans la réalité pour qui considère l’historique de nos libertés, celles-ci n’ont jamais été aussi réduites qu’aujourd’hui. Comme notre étouffement se fait cependant d’une façon progressive et que nous sommes habilement forcés d’y coopérer nous-mêmes, nous vivons un peu dans l’illusion.
Si, par exemple, nous regardons l’évolution de la situation de l’école catholique en France, il faut dire que son recul est faramineux. La loi Debré a été un coup de maître pour que l’état laïc, maçonnique prenne le contrôle des institutions catholiques. Les contrats les ont en réalité asservies au pouvoir de la république. L’esprit du Concile Vatican II a fait le reste. Aujourd’hui, il n’existe plus rien de catholique dans ces écoles. Il faut même ajouter qu’elles sont des lieux de perversion de la Foi. On me signalait récemment la stupeur de parents musulmans, désireux d’inscrire leurs enfants dans une école sous contrat d’y voir pavoiser l’esprit LGBT.
Alors, courageusement, quelques poignées de catholiques se sont employés à exploiter la dernière tolérance que laissait le système : les écoles hors contrat. Quelle foi et quel courage il fallut aux prêtres, aux enseignants et aux parents qui firent ce choix marginal ! L’injustice était patente. Il leur fallait financer de leurs impôts en plus de l’école sans Dieu, celle de leurs enfants. Néanmoins, en quelques décades, le nombre de ces écoles et des enfants qui y étaient scolarisés augmenta. Par ailleurs, la facile supériorité aux examens d’état obtenue par ces élèves des écoles hors contrat humiliait et exaspérait les inspecteurs d’académie. Les écoles hors contrat prenaient trop de place et entrèrent dans le collimateur.
Sous l’impulsion du parti communiste qui déplorait dans un rapport de l’un de ses députés à l’Assemblée Nationale, Jean-Pierre Brard, que des milliers d’enfants « échappaient encore à l’école de la république » (sic) la loi de pouvoir inspecter les écoles hors contrat fut votée en 1998. Les premières inspections furent discrètes et rapides. Mais, avec les années, elles se firent plus nombreuses, parfois féroces. On vit des armadas de dix-sept inspecteurs débarquer à l’improviste dans telle ou telle école et, appareil photo en mains, photographier méthodiquement toutes les pages de certains cahiers des enfants, l’histoire en particulier.
Les écoles hors contrat, déjà soumises aux programmes lamentables et indignes, dans de nombreuses disciplines pour que leurs élèves puissent passer leurs diplômes, durent courber l’échine devant ces exigences accrues de l’école athée.
Tandis que le nœud coulant se resserre autour d’elles, nous savons l’actualité récente de l’obligation de scolariser les enfants dès l’âge de trois ans et de la suppression à peu près complète de l’école à la maison.
Oui, c’est bien cela qu’on appelle un régime totalitaire où ne subsiste plus que l’école unique, celle de l’État qui prend le contrôle dès leur âge le plus tendre, de tous les enfants parce que, dans le fond, ainsi que le disait nettement Vincent Peillon, les enfants n’appartiennent pas à leurs familles mais à l’État.
Que faut-il faire ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question. Mais nous pouvons cependant ici donner quelques mots d’ordre :
– Ni désespérer ni se décourager mais regarder cependant la réalité en face
– Compter avant tout sur l’aide de Dieu et la prière sans toutefois demeurer passif.
– Réfléchir et nous organiser pour mieux aider les écoles qui subsistent et les parents qui y scolarisent leurs enfants en songeant à ce que nous devrions faire si elles finissaient par disparaître.
Dieu ne nous abandonnera jamais mais peut cependant permettre que la persécution s’appesantisse plus encore même si elle est déjà très avancée.
R.P. Joseph