La communion des saints expliquée aux enfants

Communion veut dire union commune de plusieurs personnes. La communion des saints est l’union de tous les baptisés qui sont en état de grâce (qui n’ont pas fait de péché mortel), que l’on appelle saints parce qu’ils sont tous appelés à se sanctifier pour aller au Ciel. Parmi ces saints, on compte trois grands groupes différents– les saints du Ciel (la sainte Vierge, les anges, les saints et les saintes qui ont déjà gagné le Ciel, c’est l’Église triomphante)

– les âmes du Purgatoire (qui attendent le Ciel en se purifiant au Purgatoire, c’est l’Église souffrante)

– les âmes de la terre (qui luttent encore sur la terre pour mériter le Ciel, et dont nous faisons partie, c’est l’Église militante).

L’ensemble de ces âmes forme une grande famille (appelée le corps mystique de l’Église) dont Jésus-Christ est le chef (la tête). Comme dans toutes les familles, ces âmes ont une grande union entre elles. Cette union n’est pas celle des corps, mais celle des âmes, elle est donc une union spirituelle.

Examinons maintenant une famille dans laquelle il y a plusieurs personnes. Je remarque un grand-père et une grand-mère, tous deux sont très vieux et ne peuvent plus travailler, ils sont infirmes et ont besoin de secours. Ces deux membres de la famille sont donc impuissants à s’aider entre eux et à aider les autres.

Puis, voici les enfants : de jolies petites têtes un peu ébouriffées, qui vont à l’école. Ces enfants cherchent à devenir de petits savants, mais ils ne gagnent pas encore leur vie. Ils espèrent gagner de l’argent un jour mais sont encore à la charge de leurs parents.

Enfin il y a la mère, et le père qui a un bon métier et gagne de l’argent. Cet argent sert à faire vivre la famille tout entière, chacun en profite, et il en reste même une certaine somme qui constitue un fond de réserve : c’est la richesse de la famille.

Or, la grande famille de Jésus-Christ a amassé un trésor de richesses comme la famille de la terre. Vous allez voir comment.

Qui est le grand chef de l’Église ? C’est Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Qu’a-t-il fait toute sa vie ? Il a mérité. Il a amassé un immense trésor de mérites infinis ou de richesses spirituelles. Il n’en avait pas besoin pour Lui, puisqu’Il est Dieu. Il a donc mis de côté toutes ses richesses pour les laisser aux membres de la famille.

La Sainte Vierge et les saints ont eu aussi une vie pleine de mérites infinis, pleine de richesses spirituelles, car vous le savez, mes enfants, quand on fait une bonne action, un sacrifice, cette bonne action ou ce sacrifice se change en mérite ou en richesse spirituelle. Or, la vie de la Sainte Vierge et celle des saints a été une vie si pleine de mérites que vous imaginez combien le trésor de la famille a augmenté encore ! Ces mérites peuvent servir pour nos péchés puisque la Sainte Vierge et les saints les ont abandonnés au trésor commun.

Et nous-mêmes, mes enfants, quand nous faisons de bonnes prières, de bonnes actions, des sacrifices, nous gagnons des richesses spirituelles. Elles peuvent servir à payer pour réparer nos péchés, mais si nous n’avons pas trop de dettes contractées par nos fautes, cette richesse est à notre disposition « en réserve ».

Voyons maintenant comment nous pouvons communiquer entre nous. Dans la famille de la terre nous entretenons des relations en nous parlant, en nous écrivant ou en nous rendant des visites. Eh bien, nous pouvons également parler aux saints et correspondre avec eux par la prière. De même que par la parole, nous demandons aux membres de notre famille de la terre de nous aider, de même aussi nous exposons nos besoins aux saints du Ciel, et ils nous aident en obtenant de Dieu, pour nous, toutes sortes de grâces. Nous pouvons même leur rendre visite dans leurs sanctuaires. Avec les âmes du Purgatoire, nous pouvons aussi avoir des relations suivies. Mais ces pauvres âmes sont impuissantes pour elles-mêmes. Dans la famille terrestre, le grand père et la grand-mère paralysés ont besoin d’aide. Il en est de même pour les âmes du Purgatoire qui ont grand besoin de notre secours. Nous pouvons les aider à sortir du Purgatoire où elles souffrent en payant pour elles les réparations de leurs péchés et l’insuffisance de leurs sacrifices et bonnes œuvres. Nous prions, nous faisons des sacrifices, de bonnes communions, nous faisons dire des messes pour elles, et tout cela sert à les délivrer en payant leurs dettes. En retour, quand ces âmes sont enfin dans le Ciel, elles nous remercient en priant Dieu pour nous, car tous les membres de la grande famille se soutiennent.

Enfin, voyons comment nous pouvons établir entre nous, fidèles de la terre, des relations spirituelles.

Quand, dans une famille, quelqu’un a beaucoup d’argent, il peut, s’il est bon, en donner à ses frères, à ses parents. Avec la richesse qu’il possède, il fait du bien. De la même façon, nous pouvons donner aux âmes que nous aimons avec la richesse que le Bon Dieu nous accorde en paiement de nos bonnes œuvres, de nos prières, et de nos sacrifices. Si nous prions pour quelqu’un, notre prière retombe sur celui pour qui nous prions. Si nous faisons un sacrifice et l’offrons au Bon Dieu pour telle ou telle personne, c’est une façon de mériter pour elle. Puis le Bon Dieu, en bon père de famille, rassemble les mérites de tous et en fait profiter tous ses enfants. Ainsi chacun tire profit des prières et des mérites des autres.

 

Vous voyez combien le Bon Dieu nous aime et nous voudrait tous auprès de Lui au Paradis céleste en nous permettant de payer nos dettes et celles d’autres âmes ! Alors, promettez-vous de gagner beaucoup de mérites en priant et en vous sacrifiant pour remplir votre réserve de trésor, et la distribuer aux pauvres pécheurs ? Penserez-vous aux âmes qui souffrent au Purgatoire, aux malades, aux prisonniers, aux malheureux, mais aussi au Pape, aux prêtres, aux missionnaires tout seuls dans des pays lointains, et aux moines et religieuses qui prient et se sacrifient en secret pour nous  dans leurs monastères, promettez-vous de beaucoup donner aux âmes pour l’amour de Jésus ? Car, je vous livre peut-être ici un secret, chers petits amis, mais à vous le Bon Dieu donne beaucoup de richesses si vous les lui demandez, parce qu’Il aime et écoute les enfants. Alors, profitez de ce petit privilège… Et n’oubliez surtout pas votre papa et votre maman !

 

   Sophie de Lédinghen